lundi 2 novembre 2015

Metal Gear Solid 3: Snake Eater - The Snake Who Loved Me

Plus de 10 ans après sa sortie initiale, j'y viens enfin. Après avoir galéré sur les épisodes Solid en 3D, et découvert les origines de la série en 2D, il est temps enfin de découvrir les éléments fondateurs de cette saga terriblement compliquée, oscillant entre le sérieux au premier degré et le what the fuck le plus complet, avec celui qui s'avère être le plus charismatique de ces protagonistes (et souvent antagoniste): Big Boss. Allons-y pour Metal Gear Solid 3: Snake Eater.
Snaaaaaaaaake... eateeeeeerrrrr!!!!
Après l'anticipation dans un futur proche pour les épisodes précédents, MGS3 se place en pleine guerre froide en 1962, avec de nombreuses références avec la situation géopolitique de l'époque. C'est dans cette époque trouble que nous retrouvons Naked Snake, futur Big Boss, dans une mission d'infiltration en U.R.S.S. pour extraire un scientifique souhaitant rejoindre l'Ouest. Bien sûr, le plan ne se déroule pas comme prévu, avec une trahison de The Boss, mentor de Naked Snake, la capture du scientifique par des militaires russes renégats et une explosion nucléaire attribuée aux U.S.A. Sorti bien amoché de cette mission, Naked Snake doit repartir sur le terrain, récupérer le scientifique et tuer The Boss, afin de pacifier les relations entre les deux blocs.

Avec cet épisode, Hideo Kojima semble être au sommet de son art, avec une très bonne maîtrise du jeu sur tous les points: le gameplay devient plus souple (en particulier avec une caméra gérée par le joueur), les commandes sont plus intuitives, l'environnement naturel est bien plus vivant et immersif que les successions de couloirs et bâtiments identiques des épisodes précédents, les allers-retours sont peu nombreux, et surtout, la narration est largement débarrassée du superflu pour aller à l'essentiel. Le fait de situer l'intrigue dans les années 60 limite les délires technologiques, et permet de multiplier les clins d'oeil aux films de James Bond de la grande époque, que ce soit avec le générique d'ouverture, le côté gadget d'agent secret de certains items, ou les fonctions de certains personnages (la femme fatale, l'agent triple, le grand méchant, le responsable politique, etc.).

Fan revendiqué de cinéma, le créateur de la série s'est surpassé sur cet épisode: les cinématiques ne sont pas assommantes par leur longueur, tout en enchaînant les moments épiques et mémorables, et ne se déclenchent toutes les cinq minutes après une mini-phase de véritable jeu. Kojima glisse tout de même ses délires scato-miso de ci de là, mais les personnages n'ont jamais été aussi marquants que dans cet épisode. Les différents boss du jeu ont chacun une identité forte, la palme revenant au combat contre The End, un sniper centenaire qui se cache sur une surface gigantesque, couvrant quatre écrans de jeu. J'ai dû passer deux heures à le traquer, rampant au travers des hautes herbes, cherchant à le prendre à revers sans qu'il ne me voit. Pour finalement le surprendre en train de se déplacer, fonçant vers moi (caché sous mon camouflage), et lui décocher une fléchette tranquillisante dans la tête. Un boss pouvant être tué de multiples manières (avec par exemple pour The End un fusil sniper dans une scène précédent le combat, ou en avançant l'horloge système de la console de plusieurs jours pour une mort naturelle), j'ai été impressionné par la profondeur du gameplay, et les nombreuses possibilités offertes pour traverser une zone remplie de gardes, ou même impacter directement la narration du jeu (comme le fait de pouvoir tuer Ocelot... ce qui met fin à la série suite à un paradoxe temporel).

Toujours côté personnages, EVA et The Boss sont d'excellentes additions féminines dans l'univers de Metal Gear: en poussant l'exemple de Meryl dans le premier MGS en mode bad ass, elles sont parfaitement crédibles en tant que femmes soldat, et apportent des éléments forts à la construction de la personnalité du futur Big Boss. La transmission de flambeau entre The Boss et Naked Snake, entre le maître et l'élève, est une vraie apothéose dans les derniers instants du jeu, mélange subtil de force et de sensibilité qui permet de jeter tout manichéisme aux oubliettes.
La découverte progressive de la part sombre de Naked Snake / Big Boss est également une énorme réussite: loin d'un Darth Vader qui sombre bêtement dans le côté obscur, on ressent toute la douleur et la désillusion du promu Big Boss à la fin de sa mission, faisant écho à son monologue face à Solid Snake dans Metal Gear 2, sorti près de 15 ans auparavant, comme si Kojima avait tout prévu dès le début.

Après m'être longtemps interrogé sur l'attrait de la saga Metal Gear auprès de certains joueurs, le changement de point de vue (de Solid Snake vers Naked Snake) m'a enfin fait réalisé ce que cette série pouvait apporter. Scénaristiquement, on est quasiment face au même individu, mais la différence de charisme est terrible entre la copie et l'original. Cela donne forcément envie d'en savoir plus sur les aventures de Big Boss jusqu'aux évènements de Metal Gear premier du nom, et ça tombe bien, puisque le prochain MGS sur ma liste est celui sorti sur PSP...

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