dimanche 5 mai 2013

Metal Gear Solid - Une aspirine pour la 12

En achetant une Playstation 3 en 2009, j'avais pris tout un lot de jeux PS2 d'occasion et quelques titres PS3 à bas prix, histoire de me refaire une ludothèque d'indispensables. Au milieu de ces galettes se trouvaient Metal Gear Solid 2 et 4, chacun de ces titres se trouvait sur le podium des meilleurs jeux de la machine concernée. Mais à l'heure actuelle, MGS 4 est toujours dans son emballage plastique, et ma PS3 Fat a rendu l'âme avait que je ne joue à MGS 2. La faute à qui? A leur scénario.
Les Metal Gear ont une mythologie riche et complexe, et n'ayant pas complété le premier MGS sur PS One, attaquer par l'épisode 2 ou 4 serait comme regarder Game of Thrones à partir du milieu de la saison 2: trop de personnages et de liens qui ne font aucun sens si l'on n'a pas suivi toutes les intrigues et aventures depuis le début. Ayant complété une bonne série de jeux, et voyant le pauvre MGS 4 sous son film plastique, je me suis enfin mis sur MGS, premier du nom, en 2012.
Snake? Snaaaaake!!!
Je connaissais déjà l'univers Metal Gear le siècle dernier: j'avais joué sur le premier épisode version NES sur une borne de démonstration dans un hypermarché. Sur ces bornes, une douzaine de jeux pouvaient être testés pendant deux ou trois minutes, avant un reset du jeu. C'est ainsi que j'ai découvert Solid Snake débarquant dans la jungle et traversant des écrans en se faisant forcément repérer par des gardes. Ça commence mal pour un jeu dit d'infiltration. J'apprendrai bien plus tard que la version NES était une mauvaise adaptation du jeu d'origine sur MSX2, un micro ordinateur populaire au Japon, mais c'est une histoire que j'aborderai peut-être un jour.
J'avais aussi découvert Metal Gear Solid dès sa sortie sur la première Playstation: un ami avait acheté le jeu, mais l'infiltration n'était pas notre fort. Notre spécialité, c'était plutôt Resident Evil et Tekken 2, voire Final Fantasy 7. Avec nous, le pauvre Solid Snake était réduit à ramper sous les tanks du premier hangar, nous ne sommes jamais allés plus loin.

C'est avec ce douloureux souvenir d'échec que je me suis lancé plus de dix ans après dans Metal Gear Solid, bien décidé à découvrir l'histoire de Solid Snake (tant pis pour les deux premiers épisodes sur MSX2). Et je suis vraiment une quiche en infiltration. Ce type de jeu me rend paranoïaque et prudent à l'extrême: j'ai l'impression que mes moindres mouvements sont repérés par les patrouilles ennemies, même si au final je surestime leur champ de vision ou intelligence artificielle. Le jeu est également fortement basé sur la recherche et utilisation d'objets dans des situations spécifiques: ne foulant pas perdre mon temps à tourner dans la base de Shadow Moses, j'ai rapidement cherché et suivi un guide sur Internet, en essayant d'éviter les spoilers.
Car au delà du gameplay (peu intuitif à mon sens), le véritable point fort de Metal Gear Solid est son scénario: chaque étape majeure se traduit par une cinématique de cinq à dix minutes, et c'est parti pour un joyeux mélange de complots politiques, militaires, scientifiques, philosophiques, etc. J'étais à la limite du décrochage et du mal de crâne avec le côté over-the-top de l'histoire, parfois ridicule (ah, le projet Les Enfants Terribles...), mais les personnages ont un charisme en béton. Il y a bien sûr Solid Snake, avec une voix exceptionnelle en VO, mais les différents boss ont participé à la légende de ce titre. Le plus connu est Psycho Mantis, capable de lire dans les pensées du joueur (pour lui échapper, il faut utiliser le pad branché sur le deuxième port de la console), mais le charismatique Ninja et surtout Sniper Wolf tirent leur épingle du jeu: la fin tragique de cette dernière donne lieu à une cinématique particulièrement émouvante, chose exceptionnelle pour une époque où les personnages ressemblent encore à des gros cubes de pixels.

Le jeu a aussi marqué son époque en brisant le quatrième mur, en faisant directement référence à son statut de jeu (le premier "méta-jeu"?): le colonel Campbell demande à Snake de regarder au dos de la boîte du jeu pour trouver une fréquence dans un screenshot, Psycho Mantis peut lire les sauvegardes du joueur, les discussions par Codec font directement référence aux touches du pad pour réaliser certaines actions. On (re)découvrait également l'humour spécifique à la série, avec le trip sur les cartons pour se cacher, le pauvre soldat Johnny qui se retrouve à poil, les réactions de Meryl si Snake la fixe de manière trop explicite, etc. Sans avoir fait les premiers épisodes sur MSX2, certaines références passent à l'as, en particulier les liens avec Big Boss et Grey Fox. Merci Wikipedia pour avoir comblé mes lacunes.

Malgré ses qualités évidentes, le gameplay relativement rigide (comparé à un Assassin's Creed dans un genre pas trop éloigné) m'a empêché d'adhérer totalement à ce premier épisode. Mais cet aspect s'est grandement amélioré avec le deuxième épisode, que j'ai (enfin) terminé il y a quelques semaines.

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