dimanche 6 avril 2014

Uncharted: Golden Abyss - En terrain connu

En bon rejeton des années 80, j'ai de très bons souvenirs des séances de cinéma à 100 mètres de chez moi. De mémoire, les films passaient le Mardi et Vendredi soir, l'entrée était à 20 Francs, c'était Michel, le père d'un copain d'école, grande barbe et faux airs de Che Guevara qui était projectionniste. Je me débrouillais pour me mettre au dernier rang du balcon, dans cette ancienne chapelle reconvertie en salle de cinéma, espérant une bande-annonce ou un court-métrage avant le dernier film américain du moment.
Je me souviens y avoir vu La Guerre des Étoiles en sortie scolaire, avoir fermé les yeux devant ceux de Schwarzenegger qui se faisaient la malle dans Total Recall, ou alors les passages gore dans les dernières minutes des Indiana Jones. Enfin, c'était moins violent que le Royaume du Crâne de Crystal, brrr... Côté jeux vidéo, je n'ai pas eu la chance à cette époque de jouer aux titres Lucas Arts avec Indy (je lisais les solutions des jeux d'aventure pour m'y croire), mais près de 20 plus tard, le studio Naughty Dog a su retranscrire l'ambiance des films avec la série des Uncharted, dont je viens de terminer le dernier / premier opus, Golden Abyss.
"You have to burn the rope..."
Uncharted, ce sont les mésaventures de Nathan Drake, un explorateur / archéologiste à la recherche de trésors et autres artefacts. Soit un Indiana Jones du XXIe siècle, un peu charmeur, un peu loser, mais qui s'en sort toujours à la fin (après des acrobaties improbables et un millier de morts).

Le premier épisode, Drake's Fortune, fait partie des tous premiers titres que j'ai joués sur PS3: très impressionnant graphiquement, c'était ma découverte du genre TPS, avec les innombrables séances de tirs, caché derrière une caisse, et récupérant des armes et munitions sur les cadavres que je laissais sur mon chemin. Après un environnement relativement classique, entre jungle, pirates, vieilles ruines et militaires, le jeu basculait dans le fantastique avec des zombies nazis dans son derniers tiers.
Alors que l'influence Indy était évidente dans ce premier opus, le second, Among Thieves, explose le genre et représente ce que le quatrième film de la série de Spielberg aurait dû être: un grand spectacle permanent, avec des séquences cultes (le train suspendu dans le vide, la course sur les toits avec l'hélicoptère, la bataille sur le chemin de fer, etc.) qui éclatent les rétines et les oreilles. Cet épisode reste de très loin mon préféré, et fait partie de mes jeux préférés.
Ma joie est redescendue d'un cran avec le dernier volet PS3, Drake's Deception: Naughty Dog a voulu trop en faire, et l'aspect cinématique prend le pas sur le gameplay avec des séquences se limitant à du QTE ("triangle"..."carré"...) ou à pousser le stick vers l'avant. L'histoire m'a moins emballé, malgré la séquence dans l'avion, qui est peut-être la plus impressionnante de toute la série. Et qui s'est occupé du lifting du personnage d'Elena? Elle ressemble à rien!

Avec une PSVita sous la main, j'ai eu l'occasion de me mettre à jour sur la saga, qui est passée au stade prequel avec Golden Abyss. Pas de grande révélation sur le passé de Nate (on s'en fiche en fait), juste l'occasion de présenter de nouveaux compagnons, et une vieille connaissance (dans tous les sens du terme). Pas d'Elena ou Chloe (ah...) dans cet opus, mais Nate est accompagnée par Dora l'exploratrice version adulte, jouée par Marisa Chase. Honnêtement, avec sa coupe de cheveux et son sac de dos, c'est pas une blague des développeurs?
Pour une première expérience sur console portable, le jeu est impressionnant. Il y a 20 ans c'était la GameBoy, et maintenant je peux avoir la qualité d'une PS3 dans la main? Wah... si seulement la batterie pouvait mieux tenir la distance... Anyway, passée la claque technique, le jeu nous pousse à utiliser les fonctions spécifiques de la console: vas-y que je frotte l'écran avec mes doigts, idem avec le panneau à l'arrière, ou même utiliser la caméra pour exposer un parchemin à la lumière (il m'a fallu un halogène pour envoyer assez de lumière dans le capteur!). Mais l'idée géniale est l'utilisation de l'accéléromètre pour viser: si viser avec un stick de pad n'atteindra jamais la précision d'une souris sur PC, le fait de pouvoir bouger la console pour viser au plus juste est une idée géniale. Les séances de sniper deviennent un véritable plaisir, avec un enchaînement de headshots qui aurait été impossible sur PS3.

Côté gameplay, c'est pratiquement du tout bon, jusqu'à l'arrivée des deux derniers boss. Les combats en fin des Uncharted ont été très décevants, mais ceux-ci remportent la palme, avec la succession d'une quarantaine de QTE. En gros, on regarde une cinématique, tout en faisant glisser son doigts à droite, à gauche, etc. selon les indications sur l'écran. Si cela n'était qu'une fois, ça irait, mais vu comme j'ai galéré sur le premier combat, j'ai dû refaire cette scène une dizaine de fois depuis le début! De bonne foi,je suis persuadé d'avoir fait les bons gestes, mais impossible de savoir ce que la PSVita avait contre moi. Après un tour sur le net, j'ai réalisé mes glissements de doigts sur l'écran par deux fois sur chaque flèche, histoire d'avoir un backup qui serait accepté. Et cela a fini par payer...

Côté histoire, il n'y a pas grand chose à retenir: les environnements sont peu nombreux et très similaires (la jungle, des ruines, un village et... c'est tout), le scénario est bateau, avec des trahisons que l'on voit venir à 100 kilomètres et des ennemis peu charismatiques. Il n'y a même pas d'élément fantastique pour faire repartir la sauce sur le final! J'aurais bien pris des zombies incas dans la Cité d'Or...

Quand on sait que ce n'est pas Naughty Dog qui a réalisé le jeu (mais Sony Bend, vous êtes qui?), le résultat est vraiment bluffant car pratiquement tout ce qui fait un Uncharted est bien présent. Mais il manque tout de même un soupçon d'aventure ou de folie, le jeu manque de séquences réellement épiques qui coupent le souffle du joueur. Ou alors je suis très exigeant devant une série qui m'a fait redevenir un gamin de 10 ans, découvrant la Dernière Croisade dans le cinéma de son village...

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