mercredi 15 mai 2013

Deflektor, Nebulus, Head over Heels - 8 bits de réflexion

Bien avant que Fez ne fasse tourner des niveaux entiers, il était déjà possible de faire pivoter des machins pour attraper des bidules et ouvrir des trucs. Même à 10-12 ans, on pouvait se prendre la tête sur des énigmes, heureusement moins complexe que celles rencontrées avec le petit Gomez et son couvre-chef magique.

Dans la série "tournicoti, tournicoton", je demande Nebulus. On dirige une sorte de grenouille qui débarque au pied de tours avec son sous-marin et doit atteindre le sommet pour les détruire. Cela aurait plus efficace de sauter en avion depuis un parachute, mais bon...
"I'm alone in a blue submarine. Blue submarine. Blue submarine..."
Au delà du principe des plateformes et des ennemis à éviter pour atteindre le sommet, la technique du jeu est impressionnante pour l'époque: les tours sont cylindriques, le personnage reste au centre de l'époque, ses déplacements entraînent des rotations. Pas de Mode 7 ou autre procédé extraordinaire à l'époque, l'astuce de rendu visuel donne un résultat incroyable pour un CPC. Fez avec ses rotations à 90 degrés peut aller se rhabiller.
Après, on est sur CPC à la bonne vieille époque, donc le jeu est relativement ardu: vies limitées, compte à rebours, et un ennemi indestructible qui vient balayer notre étage toutes les vingt secondes. Apprends ton niveau par coeur, sinon pose ta manette.
Là ça se voit pas, mais quand ça bouge, c'est très beau. Si si...
Sinon pour faire tourner des choses sans passer par la case batracien, il y avait Deflektor. Le trip ici, c'était un rayon laser, des miroirs et des boulettes.
Un jeu de Laser par Vortex software: le secret des soirées réussies.
On se rapproche ici plus du jeu de réflexion qui ferait le bonheur d'une Nintendo DS, d'un téléphone portable intelligent ou d'une tablette: on déplace son petit curseur de miroir en miroir afin de donner le bon angle et exploser toutes les billes du niveau avec un rayon laser. Malheureusement, ce pauvre filet de lumière continue a une fâcheuse tendance à tomber sur une mine ou être réfléchi vers sa source, d'où un risque de mort rapide par surchauffe. Afin que les choses soient vraiment drôles, il y a également un timer, et des vies très limitées. Pour passer les 60 niveaux, accroche-toi...
Ah, la joie d'éclater une boule...
Et celle de faire des noeuds improbables...
Mais le top du top qui regroupait réflexion et action, plateformes et prise de tête, c'était Head over Heels.
WTF land.
Rien à voir avec le jeu télévisé "la tête et les jambes", c'est l'histoire d'une sorte de chien (Head) et d'une espèce de chat (Heels) qui doivent collaborer pour s'échapper de leurs cellules de prison, et libérer différentes planètes du joug de l'empire Blacktooth. Initialement séparés les deux compères pourront s'entraider en déplacer des objets ou résolvant des énigmes pour faire avancer, ou même fusionner pour bénéficier du meilleur de leurs capacités de saut et de course. C'est beau le mode coop quand on joue tout seul.
Head cherche ses munitions beignet...
...tandis que Heels fait appel au Prince Charles pour récupérer son sac.
Présenté en vue isométrique (héritage du Batman sur lesquels le développeur Jon Ritman and et graphiste Bernie Drummon avaient également travaillé), le jeu permet de se mouvoir dans des salles en 3 dimensions, ce qui est particulièrement vicieux sur certains placements d'objets et plateformes. De par ses nombreuses salles, ses énigmes et déplacements mettant les nerfs à vif et son humour non-sensique tellement british, Head over Heels est souvent considéré comme le meilleur jeu CPC.
Et c'est vrai que ce jeu est très prenant avec ses centaines de salles liées façon labyrinthe, ses musiques et cet univers qui ne ressemble à aucun autre. Certains y sont même allés de leur étude, sur les symboles relationnels du jeu: http://www.gamestudies.org/0302/vanlooy/


A croire que les bons concepts de jeu sont immortels, ces trois titres ont eu droit à des remakes:
- Defelktor, http://retrospec.sgn.net/users/ignacio/dfli.htm
- Nebulus, http://toppler.sourceforge.net/
- Head over Heels, http://retrospec.sgn.net/games/hoh/

De quoi encore passer des nuits à rêver de trucs qui tournent, et de machins à récolter, et d'énigmes à résoudre...

Le fabuleux thème de Deflektor (écrit par Ben Daglish) repris au piano.
Nebulus, son premier niveau, et sa musique (merci Dave Rogers).
Head over Heels dans Retro & Magic (LoLife) avec Batman.

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